Vidange de l’étang : Qui est responsable ?

Après avoir alimenté la commune en eau pendant des décennies, l’étang de Kerloquet jouissait d’une retraite paisible, heureux de voir les promeneurs et les pêcheurs fréquenter ses rives.

Cette sérénité n’allait pas durer car, pendant ce temps, progressivement, le camping de la Grande Métairie occupait les terrains situés en contre bas du barrage. Ce furent d’abord des toiles de tentes puis des mobile-homes et aujourd’hui des résidences de loisirs qui n’ont plus rien de mobile. Ces implantations d’habitations, juste au pied de l’ouvrage, exactement dans le périmètre du dévidoir prévu en cas de débordement et à proximité du ruisseau, posaient évidemment un problème de sécurité dont il semble que les autorités administratives compétentes n’aient pas pris immédiatement la mesure.

Ce n’est qu’en 2011 que le préfet décidait de surclasser le barrage c’est-à-dire de lui imposer des normes de sécurité disproportionnées par rapport à sa taille. Comme la municipalité ne réagissait pas la préfecture exigea que l’étang soit vidé pour ne pas compromettre la sécurité des résidences de vacances de la Grande Métairie. Pour la mairie de Carnac l’alternative était soit de vider l’étang comme le réclamait le préfet soit de demander au camping d’enlever les habitations qui avait été installés au mépris des règles de sécurité. La municipalité a choisi la première option privant ainsi les Carnacois(es) d’un espace de loisirs qu’ils appréciaient particulièrement.

Cette décision est d’autant plus contestable qu’une partie des terrains sur lesquels le camping a installé ses résidences ont appartenu et appartiennent peut-être encore au domaine public communal. Il s’agit des parcelles cadastrées AC 201, 202 et 203 qui faisaient partie des emprises foncières de l’ensemble des installations cédé à la commune, en 1937, par la Société d’aménagement de Carnac-Plage  propriétaire du barrage et de l’étang. La réforme cadastrale de 1971 a répertorié ces parcelles comme appartenant à la Grande Métairie sans qu’on ne trouve trace d’une éventuelle vente de ces terrains par la commune. Notre collectif a demandé depuis plusieurs années à la municipalité de saisir l’avocat de la commune pour éclaircir cette affaire sans obtenir de réponse.

Il serait un peu fort de café que le camping de la Grande Métairie ait installé ses résidences au mépris des règles de sécurité, qui plus est, sur des terrains appartenant au domaine communal et que les Carnacois(es) doivent en subir les conséquences  en étant privés de leur étang.