Quel avenir pour le musée de la préhistoire ?

Lors de sa séance du 29 octobre dernier le Conseil Municipal de Carnac était invité à se prononcer sur l’avenir du musée de la préhistoire.

Par le nombre et la richesse de ses collections, ce musée est l’un des plus importants d’Europe pour ce qui concerne la période néolithique. Sa rénovation est incontestablement nécessaire. Faute de place, de nombreuses pièces ne peuvent être exposées et s’entassent dans les réserves. Les locaux ne répondent que difficilement aux normes en vigueur pour l’accueil des visiteurs.

Trois options étaient proposées au choix des conseillers. La première : Agrandir et rénover le bâtiment actuel. La seconde : Installer le musée dans les locaux de la mairie et réciproquement la mairie dans les locaux du musée.  La troisième : construire un nouveau bâtiment à la place de l’ancien restaurant scolaire. Après délibération, cette dernière option a été choisie par le Conseil Municipal suivant ainsi la recommandation du comité de pilotage.

A mon avis cette décision n’est pas la plus appropriée à la situation.

D’un point de vue culturel et économique, les musées sont faits pour accueillir un maximum de visiteurs. Le choix du lieu de son implantation doit prendre en compte cet impératif.  On estime à 600 000 le nombre de personnes qui fréquente chaque année le site mégalithique de Carnac.  Quant au musée de la préhistoire, il reçoit environ 35 000 visiteurs par an soit à peine 6 % des visiteurs du site et ceci malgré les diverses incitations mises en place depuis des années.

Le meilleur moyen d’augmenter la fréquentation du musée est de faciliter son accessibilité en l’implantant directement sur le site dans le prolongement de la maison des mégalithes qui est fréquentée annuellement par 150 000 touristes. Il est regrettable que le Conseil Municipal ait rejeté d’emblée cette possibilité sur le seul argument que, pour des raisons commerciales, le musée doit rester dans le bourg. A ma connaissance, aucune étude n’a été effectuée pour mesurer l’impact de la fréquentation du musée sur les commerces du bourg afin d’étayer cette affirmation.

La solution adoptée par les élus est bâtarde. Elle éloigne le musée du centre bourg mais ne rapproche pas suffisamment le musée du site pour atténuer la déperdition de fréquentation entre les deux entités.

Sur le plan financier, le coût de cette opération  (13 millions d’euros de reste à charge pour la commune après subventions) est beaucoup trop important pour la commune. Le musée présente un intérêt national voire européen. Le financement  de sa rénovation doit être assuré par l’Etat et l’Europe dans des proportions beaucoup plus élevées.

On peut également se poser des questions sur le devenir du bâtiment actuel. Lorsque j’étais conseiller municipal j’avais avancé l’idée de faire de cet édifice un centre international de recherche sur la période néolithique. Beaucoup de pièces entreposées au musée n’ont pas encore révélé tous leurs secrets. En liaison avec le travail des chercheurs, des expositions temporaires thématiques pourraient y être organisées. Avec le classement du site mégalithique au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce centre de recherche permettrait à Carnac de s’affirmer comme une capitale mondiale pour la connaissance de la période néolithique.

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